Photo : Hilary Christelle Tolo Kpadonou
À l’heure où les abus et l’exploitation menacent l’intégrité du football, la FIFA mise sur les programme de protection pour offrir aux jeunes footballeurs un cadre sûr afin de sécuriser leur rêve. C’est dans ce cadre que depuis plusieurs mois, le programme safeguarding est déployé sur les compétitions zonales de la Confédération africaine de football.
Le but est d’informer les jeunes footballeuses et footballeurs sur les menaces qui peuvent entraver leur rêve de devenir footballeur professionnel. L’initiative repose sur quatre piliers, de la lutte contre le dopage à la prévention contre les faux agents, en passant par la santé et la nutrition.
Quels sont les objectifs que poursuivent les institutions en charge du sport roi en mettant en place ces projets ? Bienvenu Sinko, Chargé du programme Safeguarding dans la zone UFOAB a répondu aux questions de Hilary Christelle Tolo Kpadonou sur le sujet. Voici l’intégralité de leur discussion.
Qu’est-ce que le programme Safeguarding et en quoi consiste-t-il réellement ?
Le Safeguarding, c’est un mot anglais qui signifie « protection ». C’est un programme voulu et imposé par la FIFA pour la protection des enfants de moins de 18 ans et des adultes vulnérables. En réalité, cela concerne toutes les parties prenantes qui œuvrent pour le développement du football dans le monde. L’objectif est d’assurer un environnement sécurisé et sain pour tous ceux qui souhaitent pratiquer le football.
Quels sont les objectifs précis du programme ?
L’objectif est prévenir et protéger les enfants et des adultes vulnérables contre les abus, qu’ils soient physiques, sexuels, émotionnels ou liés à la négligence. Le football, c’est bien, mais en plus de jouer, il faut donner aux jeunes des informations utiles pour protéger leur rêve de devenir footballeur professionnel.
Cela passe par la formation et la mise en place d’un cadre sûr. Parce qu’en tant que footballeur, tout ce qu’on souhaite, c’est de pouvoir jouer. Rien que jouer, et on ne prend pas souvent les garanties autour de nous pour assainir notre environnement, pour pouvoir passer d’une étape à une autre jusqu’à devenir professionnel. C’est pour que les athlètes, puissent éviter les pièges qui sont sur leur parcours, que les différentes types de formation sont instituées par la FIFA et CAF.
Comment fonctionne donc le programme safeguarding
Depuis 2022, la CAF a introduit le Safeguarding dans ses structures. Chaque fédération a l’obligation de désigner un point focal masculin et un point focal féminin, chargés de développer la politique de Safeguarding, d’établir des comités internes ou conseils consultatifs pour statuer sur les cas d’abus ou de mauvaises pratiques. Les quatre types d’abus répertoriés sont : les abus physiques, les abus sexuels, abus émotionnels, la maltraitance ou la négligence, ces abus sont strictement interdits dans le football.
On voit souvent lors des tournois de l’UFOA B, l’inscription ‘’Protect the Dream’’ sur certains supports, de quoi s’agit-il ?
L’initiative part d’un constat : tout footballeur africain a un rêve, devenir professionnel et réussir sa carrière. Pour y parvenir, il faut éviter certains pièges. La CAF a donc défini quatre piliers : Trafic de joueurs – alerter sur les faux agents et orienter vers les agents agréés par la FIFA, santé et nutrition – accompagner les joueurs dans une hygiène de vie adaptée à leur âge et à leur niveau. Droits des joueurs – faire connaître leurs droits et les moyens de les défendre. Médias et réseaux sociaux – apprendre à bien communiquer et à gérer son image. Chaque pilier est abordé avec l’intervention des experts : un médecin pour le dopage, un nutritionniste pour la santé, un professionnel de la communication pour les médias, etc.
Comment abordez-vous le dopage ?
Concernant le dopage, on ne parle pas seulement de drogue, mais de produits prohibés. Chaque année, la liste des produits prohibés mise à jour. Une substance interdite en 2025 pourrait être autorisée en 2026, et inversement. Le dopage ne se limite pas au contrôle positif : refuser un test, mentir sur sa localisation ou travailler avec une personne suspendue pour dopage est également sanctionné. Le joueur est toujours responsable de ce qu’il prend, qu’il le sache ou non.
Exemples :
Le dopage justement a fait objet de discussion à Prampram pour le tournoi de l’UFOA B, pourquoi cette cible ?
Les joueurs de moins de 20 ans, cette tranche d’âge, parfois déjà professionnelle, ou parfois sur le seuil du professionnalisme, doit comprendre que devenir pro suppose une appartenance à la nation. Comme le soulignent les médecins, maladies et blessures peuvent, avec l’évolution médicale, être surmontées et laisser place au retour en jeu. Le dopage, en revanche, peut conduire à une interdiction à vie et mettre fin au rêve de devenir footballeur professionnel. C’est pourquoi on insiste sur la nécessité de se protéger du drame. Les jeunes doivent comprendre que devenir pro suppose une appartenance à la nation.
Le trafic de joueurs et rôle des agents, qu’est-ce qu’on doit savoir ?
La FIFA recommande de signer uniquement les contrats avec un agent assermenté et l’univers des agents de joueurs est réglementé exclusivement par la FIFA. Vérifiez leur badge avec le QR code pour éviter les faux agents. Si vous scannez le QR code avec votre téléphone, les informations de la personne apparaîtront, ce qui prouve qu’elle est un agent FIFA ou non. Parce que si je signe un contrat avec un agent FIFA, s’il y a un problème, je peux saisir la FIFA. Lorsqu’il s’agit de personnes intermédiaires, scouts ou managers, la situation devient plus complexe, et la FIFA peut pas intervenir de toute façon.. Les joueurs doivent lire et comprendre leur contrat, demander des conseils quand il le faut et toujours conserver une copie de leur contrat. Le contrat verbal est interdit.
Recrutement sûr et protection des mineurs, qu’en est-il ?
Aux fédérations et aux clubs, il incombe de procéder à un recrutement sûr. Tous les coachs que vous engagez, ou qui s’engagent, doivent fournir leur casier judiciaire. Les personnes appelées à travailler en étroite relation avec des enfants ou des mineurs ne doivent présenter aucun antécédent judiciaire lié à des faits impliquant des mineurs. C’est ce que nous appelons un recrutement sûr. Tous les coachs et toutes les personnes appelées à intervenir dans les académies ou les catégories jeunes doivent, en plus du CV habituellement exigé, fournir un casier judiciaire.
Conseils aux jeunes joueurs
Méfiez-vous des promesses trop belles. Le football attire beaucoup de personnes mal intentionnées.