Trois raisons de se séparer de Walid Regragui avant la CAN 2025
- Omar Chraibi
- 4 days ago
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À six mois du coup d’envoi de « sa » Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2025), que le Maroc organisera à domicile, le sélectionneur Walid Regragui cristallise les critiques. Si les victoires contre la Tunisie et le Bénin lors du dernier rassemblement ont sauvé les apparences, elles n’ont pas suffi à apaiser un malaise de plus en plus palpable autour des Lions de l’Atlas. Voici pourquoi un changement à la tête de la sélection pourrait s’imposer dès maintenant.
1. Des prestations inquiétantes malgré des résultats flatteurs
Victoire contre la Tunisie (2-0), succès poussif face au Bénin (1-0)… Sur le papier, le Maroc a rempli sa mission. Mais sur le terrain, c’est une autre histoire. Le jeu manque cruellement d’inspiration, l’équipe peine à se montrer cohérente, et surtout, les choix de Regragui intriguent. L’animation offensive est stérile, la défense fébrile dès que certains cadres sont absents, et les automatismes semblent toujours à construire.
À domicile, et face à une compétition aussi relevée que la CAN, cela ne pardonnera pas. Le souvenir du fiasco de la dernière édition en Côte d’Ivoire, sorti prématurément en huitièmes de finale, reste frais dans les esprits. Le Maroc ne peut pas se permettre une nouvelle désillusion.
2. Une communication arrogante qui aggrave le fossé avec l’opinion
La conférence de presse d’après-match contre le Bénin a été la goutte de trop pour beaucoup. Plutôt que de reconnaître les lacunes de son équipe, Regragui a préféré répondre par la provocation, en assumant une posture d’invincibilité : « Aucun entraîneur au monde ne peut gagner la CAN avec le Maroc à part moi ».
Un ton jugé méprisant, une forme d’arrogance qui isole encore un peu plus le sélectionneur, déjà fragilisé. Son recours systématique à l’argument du classement FIFA et à son bilan chiffré, sans remise en question sur l’essentiel – le contenu des matchs –, a laissé une impression d’autosatisfaction malvenue.
3. Une gestion de groupe figée et des choix discutables
Regragui semble prisonnier de ses anciens héros du Mondial 2022. Malgré la baisse de forme évidente de joueurs comme Sofyan Amrabat, Azzedine Ounahi ou encore Youssef En-Nesyri, ces derniers continuent d’être alignés coûte que coûte, au détriment de profils plus en forme ou de jeunes en quête d’opportunités.
La dernière trêve a surtout mis en lumière un manque cruel de solutions en cas d’absences. Sans Nayef Aguerd, la charnière défensive a vacillé. Adam Masina a été repositionné sans succès, et des joueurs comme Abdelkabir Abqar, performant en Liga, n’ont même pas eu leur chance. À ce rythme, les blessures pourraient être fatales au rêve continental.
Et maintenant ? Un électrochoc nécessaire ?
En août 2022, la Fédération avait osé limoger Vahid Halilhodžić, à quelques mois du Mondial, pour confier les rênes à Regragui. Un pari risqué qui s’est transformé en épopée historique au Qatar. Aujourd’hui, l’histoire semble prête à se répéter, dans l’autre sens.
Le nom de Tarik Sektioui circule déjà en coulisses. Auréolé de la médaille de bronze avec les U23 aux Jeux olympiques de Paris 2024, il incarne une nouvelle génération d’entraîneurs marocains, audacieux, proches des jeunes et porteurs d’un projet à long terme.