Quatorze ans après son départ de France, Youssef El-Arabi retrouve la Ligue 1. À 38 ans, l’infatigable attaquant marocain s’engage avec le FC Nantes pour une saison, assortie d’une année en option.
🆕🇲🇦𝟏𝟗 pic.twitter.com/1s9K8Fs4TF
— FC Nantes (@FCNantes) July 18, 2025
Il y a des trajectoires qui forcent le respect. Celle de Youssef El-Arabi est de celles-là. Globe-trotter assumé, buteur patenté, homme de défis. À 38 ans, l’international marocain (45 sélections, 16 buts) s’offre un dernier pari de haut niveau : un retour en Ligue 1, là où tout avait commencé ou presque. Le FC Nantes a officialisé sa signature vendredi pour un contrat d’un an, avec une saison supplémentaire en option. Un épilogue inattendu, mais savoureux, d’une carrière aussi riche que cosmopolite.
Formé à Caen, où il s’était révélé lors de la saison 2010-2011 (17 buts en championnat), El-Arabi n’avait plus foulé les pelouses françaises depuis son départ pour Al-Hilal en Arabie saoudite en 2011. Quatorze années plus tard, le revoilà. Entre-temps, l’attaquant natif de Caen s’est imposé comme une figure majeure du football africain et méditerranéen, collectionnant les buts en Espagne (Grenade), au Qatar (Al-Duhail), en Grèce (Olympiakos) et plus récemment à Chypre (Apoel Nicosie).
Un palmarès étoffé, une longévité rare
Il est rare, dans le football moderne, de voir un joueur maintenir un tel niveau de performance aussi longtemps. El-Arabi n’a cessé de marquer, quel que soit le continent, quel que soit le maillot. Son passage à l’Olympiakos (2019-2024) restera comme l’un des plus prolifiques de sa carrière : 94 buts, 25 passes décisives, trois titres de champion de Grèce (2020, 2021, 2022), une Coupe nationale et une Ligue Europa Conférence en 2024, conquise contre la Fiorentina.
Au total, 322 buts en 610 matches professionnels, un ratio d’élite. Et une régularité qui fait de lui l’un des attaquants marocains les plus marquants du XXIe siècle, aux côtés de Salaheddine Bassir, Marouane Chamakh ou bien encore Youssef En-Nesyri.
Un défi de cœur et de caractère
À Nantes, El-Arabi ne vient pas pour faire de la figuration. « Je suis très content de revenir en Ligue 1, c’est un vrai challenge, et le fait que ce soit dans un club mythique comme Nantes, c’est encore mieux, a-t-il déclaré. Tout le monde connaît le FCN et son palmarès incroyable. Dès les premiers contacts avec le coach (Luis Castro), j’ai voulu venir. Je sais ce que je peux apporter à l’équipe, notamment grâce à mon expérience. »
Et de l’expérience, il n’en manque pas. Mais aussi de l’intelligence de jeu, du flair devant le but, du sang-froid dans les moments décisifs. Dans un collectif en reconstruction sous la houlette du technicien portugais Luis Castro, le profil d’El-Arabi pourrait s’avérer précieux, tant pour encadrer les jeunes que pour peser dans les zones de vérité.
Un dernier tour de piste, avec panache ?
À 38 ans, Youssef El-Arabi n’a plus rien à prouver. Mais il a encore envie. Envie de transmettre, de vibrer, de faire trembler les filets. Pour Nantes, dont le mercato tardait à s’emballer, ce coup est tout sauf anodin. C’est un pari d’élégance et d’expérience, une manière aussi de renouer avec une certaine tradition offensive. Car à La Beaujoire, les grands attaquants ont souvent laissé leur empreinte.
Le temps dira si El-Arabi parvient à écrire une nouvelle page glorieuse dans sa légende personnelle. Mais une chose est sûre : le FC Nantes vient de recruter bien plus qu’un joueur. Il accueille une mémoire vivante du but.